Il n’y a pas que les incendies ou les inondations qui peuvent détruire votre maison. Non, il y a aussi la redoutable mérule pleureuse, un champignon surnommé le « cancer du bâtiment ». Même s’il a été identifié pour la première fois dans les années 1940, c’est depuis récemment qu’il a fait pas mal de dégâts.
Depuis quelques années en effet plusieurs cas de contaminations ont été observés sur les territoires suivants : Mauricie et Centre-du-Québec, Outaouais, Chaudière- Appalaches et Bas-Saint-Laurent.
Qu’est-ce que la mérule pleureuse
La mérule pleureuse, que l’on appelle aussi serpula lacrymans, est un champignon qui attaque le bois, et plus particulièrement le bois des résineux (sapin, épinette, pin). Cela pose un problème majeur puisque c’est précisément ce type de bois qui est le plus couramment utilisé dans le milieu de la construction. La mérule pleureuse prolifère particulièrement quand elle est dans un environnement ou sur un bois humide. Le champignon ressemble alors à une sorte de feutre blanc épais et cotonneux. Les bois mal entretenus sont aussi un milieu que la mérule pleureuse affectionne et qui favorise sa prolifération. Sur des terrains plus secs, il peut devenir grisâtre, parfois marbré de beige ou de violet. Il peut s’étendre sur de grandes surfaces, c’est très impressionnant à voir. Quand il est ainsi réparti sur de larges surfaces, il devient adhérent au support, son centre devient visqueux, on remarque alors de nombreuses alvéoles couleur rouille et la formation de fines gouttelettes d’où son nom de mérule pleureuse.
Comment éviter la mérule pleureuse?
Il est primordial de contrôler les sources d’humidité dans la maison ainsi que les endroits mal ventilés. On dit de ce champignon que c’est un cauchemar, car il se développe très facilement, même si une période de sècheresse apparaît et il peut même contaminer une maison jumelée à cause de ses cordonnets qui lui servent à s’alimenter en eau et sont capables de traverser des matériaux très secs comme un mur de béton. Donc si la maison de vos voisins est contaminée, inquiétez-vous et faites inspecter la vôtre.
Facteurs de propagation
La température est un facteur important de propagation de la mérule pleureuse. La fourchette de températures dans laquelle la progression est la plus rapide est entre 20 et 25 degrés Celsius, soit la température standard d’une maison. Pour constater un ralentissement de la progression, il faut que la température dépasse 30 degrés et pour que le champignon soit tué, qu’elle dépasse 40 degrés. Un autre facteur de propagation est l’obscurité. En effet, c’est dans ces conditions que le champignon apparaît. À noter qu’il a cependant besoin d’un minimum de lumière pour survivre.
Les dégâts de la mérule pleureuse
Le champignon s’attaque principalement au bois œuvré auquel il fait perdre toute sa rigidité. Les conséquences sur un bâtiment dont la structure est principalement en bois sont désastreuses et dangereuses. Les bois à nu se couvriront d’une couleur brunâtre et s’effriteront car le champignon s’en prend directement à la cellulose du bois. Sur les bois peints et vernis se formeront des boursoufflures ainsi que des craquelures.
Y a-t-il des risques pour la santé?
Selon l’Institut national de santé publique, « La mérule a surtout été étudiée par les mycologues ainsi que par des professionnels du bâtiment en raison des dommages qu’elle peut causer à ses composantes structurales. En ce qui concerne les informations scientifiques et médicales connues, la mérule ne peut pas être considérée comme un champignon pathogène, infectieux ou toxique pour l’humain. La mérule représente donc davantage une préoccupation à l’égard des dommages qu’elle peut causer à la structure et à l’intégrité du bâtiment ».
Quel traitement utiliser contre la mérule pleureuse?
En ce qui concerne les traitements, selon l’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec « Dans la majorité des cas, une fois que le diagnostic est établi, il est trop tard pour intervenir. Il est fort probable que la seule solution soit la démolition de la maison. Si tel n’est pas le cas et qu’il est encore possible d’intervenir, ayez conscience que les travaux seront majeurs et que le bâtiment ne pourra être habité pendant une longue période. Cependant, l’idéal pour contrer la présence de la mérule est de la détruire par le feu, que ce soit de façon localisée à l’aide d’un chalumeau ou encore de brûler le bâtiment en entier. Il importe de considérer que les causes du développement du champignon doivent être diagnostiquées et enrayées avant d’entreprendre quoi que ce soit ».
SOURCE : CANAL VIE
Sources :
Institut national de santé publique
Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec