Dame nature sera-t-elle généreuse avec nous cette année. Le soleil illuminera-t-il le ciel? On se réjouit de la chaleur, on profite de la piscine et du BBQ, et on s’hydrate… Il en est de même pour les végétaux aux jardins. Malheureusement, ils n’ont pas la chance comme nous de se rendre au frigo, et de pouvoir se déboucher un bon rosé bien frais.
Il faut alors gérer l’eau que l’on apporte au jardin pour nos végétaux. Pour plusieurs, l’arrosage devient vite synonyme de corvée longue et ardue, alors que pour d’autres, utiliser de l’eau potable pour irriguer est contre leurs valeurs. Alors, quelles sont les options qui s’offrent à vous pour avoir des végétaux en santé.
Le binage
Nos grands-mères disaient : « un binage vaut deux arrosages. »
Mais, qu’est que le binage, et à quoi ça sert? Cette opération de jardinage, souvent négligée de nos jours, est pourtant fort utile pour les végétaux. Le binage consiste à ramollir les premiers centimètres de sol qui entoure les végétaux. Cette opération horticole toute simple a plusieurs effets. Le premier est de briser la croûte de sol qui se forme lors des arrosages et lorsqu’il y a de la pluie. Cette croûte empêche l’eau de bien pénétrer dans le sol. Lorsqu’il fait chaud, et que l’eau contenue dans le sol s’évapore, cela crée de petits tunnels dans le sol. Lorsque l’on bine le sol, on brise les tunnels, rendant ainsi plus difficile l’évaporation. Comme l’eau s’évapore plus difficilement, on garde l’humidité dans le sol plus longtemps, épargnant ainsi quelques arrosages. Vous pouvez même montrer aux enfants comment faire, et ils peuvent ainsi jardiner avec vous.
Le paillis
Mon paillis, ce n’est pas un paillis, c’est…
Une autre façon de réduire les arrosages : utiliser du paillis sur le sol nu entre les végétaux dans les plates-bandes. Le paillis va retenir l’humidité du sol en empêchant la chaleur directe du soleil de créer l’évaporation. Par contre, pour être efficace, il faut placer une épaisseur adéquate : on recommande 10 cm. L’application de paillis doit être répétée chaque année pour être efficace. Avec le temps, le paillis se décompose. Voilà pourquoi il faut en ajouter.
Ces deux méthodes n’éliminent malheureusement pas totalement l’arrosage, mais elles permettent au moins d‘en diminuer la fréquence. Si vous en avez vraiment assez de la corvée des arrosoirs et des boyaux d’arrosage, il existe également des systèmes d’irrigation automatique.
L’irrigation automatique
Un système d’irrigation automatique est un réseau de conduites et de composantes qui permet d’arroser l’endroit désiré à une heure fixe, à l’aide d’une minuterie.
Chacune des composantes est déjà installée dans le sol, au bon endroit pour irriguer les plantes. Plus besoin de déplacer les boyaux.
Un système d’irrigation est composé de :
La minuterie. C’est elle qui gère les cycles d’arrosage. Elle enregistre les journées, l’heure et la durée de l’arrosage.
Les vannes électriques. Ce sont elles qui laissent, ou non, passer l’eau.
Dans les jardineries, on retrouve des combos minuteries-vannes plus simples que l’on peut relier à un boyau d’arrosage.
Pour irriguer les végétaux, on trouve sur le marché 3 catégories de produits : les asperseurs, les micro-asperseurs et les tuyaux goutteurs.
Les asperseurs, ou gicleurs, projettent l’eau sur les végétaux comme le ferait un arrosoir ou une lance manuelle.
Si l’on veut économiser de l’eau, le produit idéal est le tuyau à goutteurs intégrés. Ce tuyau d’allure banal possède à l’intérieur un dispositif qui distribue l’eau de manière uniforme sur une distance 60 m. Attention! À ne pas confondre avec les boyaux suintants ou avec les boyaux perforés qui, eux, donnent de l’eau au début, mais presque pas à la fin du boyau.
Peu importe le genre de système que vous choisissez, sachez qu‘il existe un accessoire quasi obligatoire, soit un pluviomètre. Cette pièce empêche le système d’irriguer inutilement s’il a plus suffisamment dans les jours précédents.
Si vous décidez de vous lancer dans l’aventure d’un système d’irrigation, il faut bien le planifier afin d’éviter le mauvais fonctionnement ou une qualité d’arrosage déficiente. Dans la majorité des cas, il vaut mieux faire affaire avec un professionnel. Sur le site de l’association Irrigation Québec, un article vous éclaire sur les points à vérifier avant d’embaucher un entrepreneur en irrigation, afin de vous assurer d’avoir un système à la hauteur de vos attentes : Bien choisir son entrepreneur.
Un baril de pluie
Si vous ne voulez pas utiliser l’eau du robinet, il est possible de récupérer l’eau de pluie qui s’égoutte de vos toitures en plaçant un baril à la sortie de la gouttière. Il y a cependant quelques précautions à prendre. Le baril doit être foncé pour empêcher la lumière de pénétrer à l’intérieur. Ainsi, on évite le développement d’algues. On doit également surélever le baril du sol afin de permettre une pression, si l’on veut utiliser un boyau. Il est aussi possible d‘insérer dans le baril une petite pompe afin d’augmenter la pression. Pour éviter que des débris pénètrent dans le baril, on doit aussi installer un filtre sur la descente de gouttière à l’entrée du baril. Par contre, selon la taille de notre jardin, il est possible de ne pas avoir suffisamment d’eau pour irriguer notre jardin en entier sur une base régulière.
Voilà quelques trucs pour vous aider. Mais ne négligez pas l’arrosage, car c’est ainsi que vous aurez des végétaux luxuriants et en santé, surtout en cette période de chaleur intense.
SOURCE : Canal Vie par Christian Brunet, technicien horticole