Plusieurs raisons peuvent vous inciter à installer des margelles aux fenêtres du sous-sol d’une résidence : une erreur d’implantation, des correctifs nécessaires afin d’assurer un drainage à un terrain difficile, un agrandissement du bâtiment existant ou encore un nouveau voisin dont le terrain draine les eaux de ruissellement vers votre propriété. Pour vous assurer que l’installation de margelles sera bien réalisée, revoyons les exigences de base.
Dans le Code du bâtiment de 2005, on appelle margelles des « puits de lumière »; au chantier, on les appelle aussi « sauts-de-loup ». Deux sections du Code traitent des margelles ou puits de lumière, soit celle relative à la sécurité (issue dans une chambre – article 9.7.1.3) et celle relative au drainage (article 9.14.6.3).
Le Code du bâtiment prévoit aux articles 9.7.1.2 et suivants que chaque chambre doit avoir une fenêtre extérieure facile à ouvrir sans outil ni clé. De plus, aucune des dimensions de cette fenêtre ne doit avoir moins de 380 mm et elle doit présenter une surface dégagée d’au moins 0,35 m2. L’objectif de ces exigences est de permettre l’évacuation en cas d’incendie.
Si on installe une margelle devant une fenêtre de sous-sol qui dessert une chambre, cette dernière ne doit pas bloquer l’issue requise. Le Code du bâtiment précise à l’article 9.7.1.3 qu’un dégagement d’au moins 550 mm doit être maintenu devant la margelle, de façon à permettre une évacuation sécuritaire.
L’installation et le drainage des margelles
C’est l’article 9.14.6.3 du Code du bâtiment qui vient en quelque sorte préciser la façon de drainer une margelle. On y précise que, si le drainage de la margelle se fait vers la semelle de fondation, le drain de la margelle doit être dirigé vers le système de drainage des fondations.
Si on décortique cet article, on y comprendra qu’un drain doit permettre l’évacuation de l’eau pouvant s’accumuler dans la margelle. De plus, ce drain ne doit pas être raccordé directement au drain français, mais doit diriger l’eau vers ce dernier. Il n’y a aucune précision quant à l’obligation de remplir le drain de pierre concassée.
Drainer une margelle
En créant la margelle, il faut s’assurer que l’eau – qui peut s’y accumuler temporairement – puisse être drainée. La meilleure façon d’en assurer un drainage adéquat est d’installer un drain vertical, qui dirigera l’eau vers le réseau de drainage au bas de la semelle.
Le drain doit-il être rempli de pierre concassée?
En remplissant le conduit de pierre nette, on réduit la vitesse de drainage. De plus, au fil du temps, les particules vont combler les interstices et réduire encore plus la vitesse d’écoulement. Finalement, essayer de nettoyer le conduit rempli de gravier n’est pas une sinécure.
Le dégagement requis au bas de la fenêtre
Il n’y a aucune exigence dans le Code du bâtiment quant au dégagement requis entre le remblai de gravier et le seuil de la fenêtre. La majorité des experts dans le domaine associe le dégagement requis à celui exigé entre le niveau du sol fini et un parement de clin ou de maçonnerie.
Peu importe le dégagement; si le nettoyage n’est pas effectué et que des feuilles ou du gazon coupé colmate le remblai granulaire, l’eau s’accumulera dans le puits en période de pluie hivernale, formant une couche gelée au-dessus du remblai granulaire, qui ne pourra plus drainer l’eau.
Un mythe!
L’installation d’un drain vertical peut-il être source de dommages aux fondations par le gel? Cette légende urbaine n’est basée sur aucune étude sérieuse. En effet, même si le conduit ou drain vertical est vide, la chaleur du sol environnant et les pertes de chaleur des murs de fondation vont contrer le refroidissement potentiel créé par le conduit.
Bien que l’installation de margelles soit une pratique répandue, il est préférable de les éviter à cause de l’entretien essentiel, mais souvent négligé des propriétaires et des syndicats de copropriétaires.
SOURCE : APCHQ